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Adhérez en ligne à l’ARDES pour 2019 via Hello Asso

Il est maintenant possible d’adhérer à l’ARDES pour 2019 directement en ligne via le site internet Hello Asso !

Adhérer à l’ARDES, c’est :

  • Rejoindre un réseau de citoyens et de structures qui s’investissent dans le développement de l’économie solidaire en Normandie
  • S’engager pour l’économie solidaire et marquer son appartenance au mouvement en région
  • Participer à des actions collectives (échanges, rencontres, formations…)
  • Travailler en réseau dans une démarche de coopération et de mutualisation
  • Bénéficier d’une représentation commune auprès des pouvoirs publics
  • Décider des orientations de l’association en participant aux Assemblées Générales
Propulsé par HelloAsso

Éduquer à l’entrepreneuriat en ESS, le pari de la CRESS, l’ARDES et EPA

Depuis plus d’un an, l’ARDES et la CRESS travaillent au rapprochement du dispositif “Entreprendre en ESS” avec celui de l’association Entreprendre Pour Apprendre (EPA). Une belle opportunité d’accroître la portée de nos actions de sensibilisation en touchant toujours plus de jeunes. EPA propose un programme de mini-entreprise basé sur le concept de pédagogie active ou l’apprenant devient acteur de son apprentissage, par le biais de l’expérimentation concrète des savoirs enseignés. Ce dispositif permet donc à des jeunes de 11 à 25 ans de se lancer le temps d’une année dans un aventure entrepreneuriale, sous la forme d’une mini-entreprise. Ils seront amenés à développer leur propre produit, le produire, en faire la promotion et le commercialiser.

Parce qu’il nous tient à cœur de prouver qu’ESS et entreprise sont deux champs concomitants, nos associations vont concrétiser un partenariat à la rentrée 2019. L’idée est d’encourager les projets suivis par EPA à intégrer les principes de l’ESS dans le fonctionnement de leur mini-entreprise. Pour cela, nous avons commencé par mettre en place un prix à l’occasion du championnat des mini-entreprises qui a eu lieu le 15 Mai dernier au stade Michel d’Ornano à Caen, le Prix “Entreprendre Autrement”. Celui-ci a récompensé la mini-entreprise montée par les jeunes filles de la Mission Locale de Vernon-Seine-Vexin, nommée “Les Robins en Seine”. Ce projet consiste en la production de sacs en tissu recyclé, l’organisation choisie est celle de la Scop, et la grande majorité des bénéfices est reversée à des associations locales. Une belle initiative solidaire et durable qui applique l’ensemble des principes de l’ESS.

En parallèle, nos associations ont travaillé à la création de ponts entre nos deux dispositifs, ce qui a abouti à un Appel à projet commun matérialisé sous l’axe “Esprit d’Entreprendre”. Les encadrants et enseignants pourront donc désormais éduquer à l’entrepreneuriat par deux biais :

  • La mini-entreprise EPA – avec la possibilité de créer une mini-entreprise d’économie sociale et solidaire et ainsi bénéficier du suivi et des conseils des animateurs CRESS et ARDES ainsi que de l’appui d’un parrain ou d’une marraine issu.e du monde de l’ESS
  • Le dispositif “Entreprendre en ESS”, qui permet de mener sur l’année un projet de découverte de l’ESS (Forum, exposition de sensibilisation, initiatives solidaires…) avec un accompagnement renforcé des animateurs CRESS et ARDES

Ces dispositifs sont ouverts aux lycées, centres d’apprentissage, missions locales et organismes de formation. Si vous êtes encadrants ou enseignants dans ces établissements et qu’il vous importe de faire découvrir des nouvelles façons d’entreprendre, nous vous invitons à consulter les appels à projets disponibles juste ici

Pour toute information complémentaire, nous vous invitons à contacter les opératrices du dispositif :

Virginie LIONS (ARDES)
02.31.82.43.91
contact@ardes.org

Laure DRÈGE (CRESS)
02.31.06.11.84
laure.drege@cressnormandie.org

L’étape âne pas manquer

Un projet de gîte écologique dans le Calvados à 4km de Flers, devrait voir le jour au printemps prochain.

Le projet de “L’étape âne pas manquer” s’inscrit dans une démarche de tourisme durable, avec hébergement, permaculture et ballade à dos d’âne. C’est pour concrétiser son projet que le porteur de projet a rejoint le label “suisse normande territoire protégé”, ainsi que la coopérative d’entrepreneurs: Crescendo, Coopérative d’Activité et d’Emploi, est une structure collective ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent vivre de leur savoir-faire de façon autonome et créer progressivement leur emploi dans un cadre sécurisé.

Intégrer Crescendo c’est :

  • Tester son activité en grandeur réelle
  • Développer son projet sous statut d’entrepreneur-salarié
  • Bénéficier d’un hébergement juridique, fiscal et comptable
  • Améliorer ses capacités d’entrepreneur
  • Intégrer un réseau d’entrepreneurs plutôt que d’être isolé dans le processus de création d’entreprise
  • Se former au métier de chef d’entreprise

Crescendo promeut l’idée de l’entrepreneuriat collectif  et coopératif  qui permet à chacun d’exercer son métier dans un cadre mutualisé et solidaire.

Pour le projet de l’étape âne pas manquer, Crescendo gère la comptabilité et le suivi administratif, accompagne et aide le porteur de projet à démarrer son activité sereinement.

Un financement participatif a été lancé, si vous souhaitez aidé ce projet à voir le jour cliquez ici et faites un don.

Pour vous c’est quoi une Économie Solidaire ?

A l’occasion des Rencontres des Initiatives Solidaires Citoyennes, nous avons demandé à onze structures de notre réseau de nous donner leur définition de l’Économie Sociale et Solidaire. En plus de les avoir compiler (voir ci-dessous), nous en avons fait une synthèse pour en extraire quelques pistes de réflexion quant à notre rapport – en tant qu’acteur et partie prenante de cette économie – à notre engagement, nos idéaux, les valeurs que nous portons collectivement ou par le biais de nos pratiques bénévoles ou professionnelles.

De ces définitions nous pouvons retenir 7 caractéristiques définitoires de l’économie solidaires, dont 3 principales :

  • Une dimension humaine et sociale : présente dans huit des onze définitions analysées, cette dimension souligne la capacité de l’économie solidaire à favoriser la production de biens et services dont le but est la réponse à un besoin social. On considère ainsi que l’écosystème qui en découle place l’humain d’abord, c’est à dire avant le profit, en cherchant son épanouissement, notamment en renforçant les liens sociaux et culturels au sein d’un territoire. En repensant la place de l’individu dans la production et celle de son intérêt dans la consommation, l’économie solidaire favorise une dynamique de responsabilisation des citoyens via un processus d’inclusion dans un système de solidarité permettant de rompre avec l’isolement et de combattre les inégalités.
  • Une dimension démocratique : cette dimension est évoquée dans 7 définitions, dont 4 utilisent directement le mot “démocratie”. Cette idée de démocratie renvoie principalement à celle de collectif, que ce soit comme mode d’organisation ou comme recherche d’un intérêt général. Dans cette lignée sont également cités les moyens pour mettre en œuvre ces démarches, tels que la coopération, l’entraide mutuelle, la mise en commun des ressources ou encore l’éducation populaire au sens de partage des savoirs. Les conséquences identifiées des structurations démocratiques résident dans la mise en œuvre d’une gestion participative par l‘ouverture de la parole, l’atténuation de principes hiérarchiques rigides, et la participation de tous à la décision.
  • Une dimension économique : formulée moins explicitement et plus succincte, cette dimension est évoquée à 6 reprises. Elle sert à évoquer la nature des échanges (marchands/non marchands), son opposition avec un secteur marchand concurrentiel et capitalistique. A travers la dimension économique, c’est aussi le partage comme modalité d’échange qui est souligné, que ce soit au niveau des valeurs ou matériel. Enfin, c’est par son caractère durable et pérenne notamment par sa capacité à générer des emplois que l’économie solidaire est définie par les contributeurs. On notera toutefois que le bénévolat comme ressource économique non marchande n’est pas citée.

et 4 dimensions secondaires :

  • Une dimension territoriale : la notion de territoire renvoie à des acceptions plurielles. D’une part, elle va être convoquée pour expliquer la capacité de l’économie solidaire à s’inscrire dans des réseaux de proximité pour répondre à des besoins territoriaux bien spécifiques par la mise en œuvre d’initiatives alternatives. Par extension, est aussi soulignée la cohérence de ces initiatives avec l’environnement dans lequel elles se développent. D’autre part, la notion de territoire est rattachée à sa dimension plus transversale, au delà de la proximité, pour évoquer la création de liens de solidarité et de partage entre des territoires plus ou moins proches, dans une optique d’ouverte d’esprit.
  • Une dimension écologique : bien moins évoquée que la dimension sociale, l’écologie semble une notion moins appropriée par les contributeurs. Mais peut-être cela est-il dû à la nature des structures interrogées ? L’ESS apparaît néanmoins comme un terreau favorable au développement d’approche écologique, de pratiques respectueuses de l’environnement.
  • Une dimension d’innovation : principalement évoquée dans l’idée de production d’alternatives, l’innovation semble néanmoins se dévoiler moins spontanément aux acteurs de l’économie solidaire. Une explication potentielle pourrait résider dans la tendance à minorer la portée des innovations socio-économiques face aux innovation technologiques.
  • Une dimension politique : peu évoquée en tant que telle, la question apparaît toutefois en creux de la dimension démocratique, mais aussi de la dimension innovation, dans la mesure où  celle-ci fait écho à une posture de transformation sociale voire sociétale. La portée politique de l’économie solidaire semble timide et difficilement appropriée par les contributeurs.

L’ARDES remercie toutes les personnes qui ont bien voulu se prêter à cet exercice.

 

Jean Louis LAVILLE – Historique et évolution de l’économie solidaire

Dans cette vidéo, Jean Louis LAVILLE revient sur les fondements tant historiques que philosophiques de l’économie solidaire. A travers une première revue des mouvements politiques qui ont contribuer tantôt à l’émergence et la structuration du mouvement associationniste, tantôt à sa décrédibilisation, il cherche à définir les différentes acceptions de la solidarité. Dans un deuxième temps, il revient sur les liens entre mouvements sociaux et initiatives d’économie solidaire au cour du XX°s, afin de montrer les grands enjeux qui la traversent et les potentiels scénario sur l’avenir de son évolution.

 

  1. Le long XIXème siècle : émergence, apogée et décadence de l’associationnisme solidaire

Le « Long XIXème siècle » est une typologie chronologique établie par l’historien britannique Eric HOBSBAWM (1917-2012) dans laquelle il met en avant 3 périodes de temps qui à l’échelle européenne permettent de rendre compte des évolutions politico-économiques de ce début de l’époque moderne.

  • 1789-1848 : L’Âge des Révolutions
  • 1848-1875 : L’Âge du Capitalisme
  • 1875-1914 : L’Âge des Empires

Jean Louis Laville fait correspondre ce découpage avec l’évolution de l’économie solidaire. Le « 1er XIXème siécle » voit donc apparaître une solidarité moderne définir par Pierre LEROUX en 1840 comme « ce qui succède à la charité en démocratie » et que l’on peut désigner comme toute action collective mise en œuvre par des citoyens libres et égaux, engagés ensemble pour défendre un bien commun, conjointement défini. Matérialisées entre autre par l’organisation de secours mutuel, de nouvelles formes d’organisation de la production ou des mouvements collectifs de protestation, ces pratiques dites « associationnistes » témoignent d’une volonté populaire de préserver voire développer les acquis de la Révolution. Elles viennent ainsi concrétiser des principes égalitaristes tels que la lutte contre les inégalités et la recherche d’une horizontalité des rapports sociaux.

Le « second XIXème siècle » va prendre le contre-pieds de ce mouvement. L’Âge du Capitalisme voit émerger une idéologie progressiste estimant que la résolution des questions sociales viendra non plus d’un surcroît de démocratie mais du décollage économique et industriel qui permettrait un apport de richesse tant pour l’État nation que sa population. Des auteurs tels que Ricardo, Malthus ou encore Bastiat estiment que la bienveillance et la compassion permettent de soulager la pauvreté. Laissée ainsi à l’appréciation subjective et empathique, cette vision de la solidarité conduit à une entreprise de moralisation de la pauvreté : certains méritent plus que d’autres de recevoir une aide. Ce nouveau paradigme tente alors de rompre avec les principes égalitaristes énoncés plus hauts à travers la mise en œuvre d’une répression ainsi qu’une délégitimation symbolique à l’égard des mouvements associationnistes.

Chez les libéraux, cela se traduit par l’affirmation que « la véritable association de notre temps c’est la société de capitaux » (Charles Coquelin), laissant toute forme de solidarité incomber à l’économie marchande. Chez les socialistes également, on va trouver des formes de rejet de l’associationnisme qui va être perçu comme un utopisme immature. On lui préférera alors un socialisme scientifique, mettant ainsi en place un système hiérarchique fondé sur l’élitisme intellectuel. Au référentiel égalitariste de la solidarité démocratique, s’oppose ainsi le référentiel paternaliste d’une solidarité philanthropique, fortement ancrée dans des divisions statutaires.

On observe néanmoins une résurgence de la solidarité démocratique avec la mise en œuvre de l’État Social à la fin du XIXème siècle et tout le long du XXème. Cependant le système de solidarité qu’il développe ne repose pas sur des liens horizontaux et réciprocitaires mais sur un système de redistribution des richesses par l’État lui-même. On considère ainsi une certaine complémentarité entre économie marchande et l’État social, soutenue par l’idée que la responsabilité du social n’incombe qu’à l’État et en aucun cas à la sphère marchande. Ce courant de penser va être appelé Social Démocratie : il s’agit d’un système où l’on prélève à l’économie capitaliste les ressources que l’on estime nécessaire pour financer les politiques sociales. On a le sentiment qu’on peut répartir les richesses pour arriver à une complémentarité et un équilibre entre économique et social.

  1. Crise de l’État social et résurgence d’une Économie Sociale et Solidaire

Malgré la mise en œuvre d’un système redistributif, l’État social n’est pas à l’épreuve des crises et des fluctuations de l’économie marchande qui jalonnent le XXème siècle. Les années 70 voient l’apparition des Nouveaux Mouvements Sociaux (NMS) qui, dans leur sillage, vont permettre la résurgence des mouvements associationnistes en permettant la reconnaissance de l’économie solidaire. Ces mouvements cherchent à montrer que la conflictualité sociale n’est pas réductible à la lutte entre Travail et Capital mais que son analyse doit prendre en compte d’autres facteurs comme par exemple la question écologique (comment concilier une expansion économique sans fin et une planète finie?) ou la question féministe qui interroge les restes de paternalisme dans l’État social, notamment par sa tendance à considérer ses usagers comme des assujettis. Commencent à émerger des réflexions visant à favoriser la participation des usagers aux services dont ils bénéficient.

Dans les années 80, si le militantisme revendicatif des NMS tend à s’effriter avec le temps, cela ne signifie pas forcément la fin de l’engagement public. On voit ainsi une persistance des questionnements soulevés dès les années 70 dans des innovations sociales mises en œuvre au sein même de la société civile, et qui finiront à l’échelle mondiale par se reconnaître sous le terme d’économie solidaire.

Informelles et donc majoritairement invisibilisées, ces initiatives ont tout de même le mérite de questionner le rapport qu’entretient l’économie sociale (matérialisée à travers les formes institutionnelles que sont l’association, la coopérative, la mutuelle) avec certains enjeux :

  • La nature de la production → l’économie solidaire cherche à questionner non plus seulement comment on produit mais aussi la nature de ce qui est produit.
  • La dimension publique de ces organisations → l’économie solidaire refuse de considérer les organisations comme de simples entreprises, dans le sens où leur but n’est pas uniquement productif, mais qu’elles ont vocation à créer du débat public. En ne s’enfermant plus dans un cadre privé, l’économie solidaire se reconnaît une dimension d’espace public au sens de Habermas, car elle permet des formes de participation de délibération collective.
  • La pluralité des échanges économiques → l’économie solidaire tend à rompre avec l’idée que la seule sphère économique est la sphère marchande. Par une approche anthropologique de l’étude des économies à travers les âges, on constate le principe de marché ne peut englober l’ensemble des échanges qui existent dans les sociétés humaines. A titre d’exemple, les échanges réciprocitaires font appel à des liens sociaux plus que marchands. « Dans la réciprocité le lien précède le bien » explique Marcel Mauss. Les sociétés évoluent donc dans des échanges économiques pluriels, que l’économie solidaire entend bien hybrider pour sortir du seul financement capitalistique des échanges.

Dans la mesure où l’économie solidaire moderne évolue dans un contexte de montée du chômage et de l’exclusion, il est commun de penser qu’elle se structure comme une réponse à ces problématiques. Toutefois, si les initiatives qui la composent vont se saisir de ces questions, elles ne constituent pas son unique préoccupation. Elles vont plutôt se retrouver tirailler entre une volonté de transformation sociétale et la nécessité de réparation sociale provoquée par l’urgence des situations d’exclusion induites par un capitalisme déstructurant les conditions de vie et de travail. L’hétérogénéité du paysage de l’économie solidaire laisse ainsi entrevoir plusieurs perspectives quant à son évolution. En Europe 3 scénario se précisent :

  • L’économie solidaire, une économie de gestion de la pauvreté : avec une portée limitée à l’insertion, elle est considérée comme un pansement du capitalisme. Elle se concrétise dans des courant type Social Business considérant qu’il est possible de « moraliser » le capitalisme en introduisant un but social l’entreprise. Ce modèle est très largement diffusé par les média, bien que minoritaire dans les faits.
  • L’économie solidaire comme un ensemble d’entreprise à caractère social : dans ce scénario le modèle coopératif apparaît comme le centre de gravité de l’économie solidaire car il permet de souligner une perspective entrepreneuriale, mais qui ne correspond pas nécessairement à la réalité de terrain car cela ne prend pas un compte des modes d’organisation non marchand.
  • L’économie solidaire, un ensemble économique pluriel et démocratique : perçue non plus comme un secteur de l’économie, mais comme un mouvement d’alliance de forces économiques diverses, l’économie solidaire a dans cette perspective vocation à ‘améliorer par des approches plurielle visant la rupture avec la coupure entre économie et social.

Pour aller plus loin :

Eric HOBSBAWN – Trilogie Le Long dix-neuvième siècle

Marcel MAUSS – Essaie sur le don

Karl POLANYI – La Grande Transformation

Jurgen HABERMAS – L’Espace Public

Jean Louis LAVILLE – L’économie sociale et solidaire : pratiques, théories, débats

La Centrifugeuz : des arts solidaires pour une éducation populaire

La Centrifugeuz est une association qui a pour particularité de n’avoir aucun président. Cette fonction est remplacée par celle de représentant légal, ce dernier ne possédant qu’une fonction juridique et de représentation, mais en aucun cas de fonction décisionnelle.

La Centrifugeuz se présente comme un « lieu alternatif d’expérimentation d’initiatives solidaires ». Alternatif vis à vis du capitalisme par une volonté de partage, que ses membres aiment à définir comme une « petite commune, partielle, partiale et autonome ».

La Centrifugeuz a vocation à favoriser la création artistique et culturelle par la mise à disposition de manière gratuite d’espaces et d’outils de travail. Le lieu permet ainsi la cohabitation d’une vingtaine de membres.

Historiquement, l’émergence de la Centrifugeuz est liée à une volonté de revendication du développement d’un lieu pour les indépendants dans le milieu des arts et de la culture. Le premier local investi fut une école désaffectée. L’idée étant, par l’imposition d’une occupation par un mouvement de désobéissance civile, d’entamer des négociations à marche forcée avec la municipalité, ce que les représentants de l’association présentent comme « un coup de force légitime ».

En termes de gouvernance, le projet s’est monté initialement autour d’un collectif informel avant de se stabiliser juridiquement par le biais du statut associatif, ce qui permettait au collectif d’interagir plus aisément avec l’extérieur (partenaires, collectivités, associations…) et ainsi sortir de la marginalité.

Afin de se stabiliser aussi géographiquement, une convention d’occupation est passée entre l’association et la Ville, temporaire dans un premier puis permanente.

La contribution financière aux activités de la structure par ses membres se fait sur la base d’une participation libre

La Centrifugeuz développe son utilité sociale à travers trois axes :

  • Artistique : proposition d’activités autour de la création, permettant de lier des professionnels à des amateurs
  • Solidarité : accueil de groupes en recherche d’un lieu d’ancrage, soutien aux migrants
  • Culturel : démarche d’éducation populaire et hébergement de structure culturelle développant ce type de démarches (travail autour de l’émancipation par la création artistique)

La Centrigugeuz revendique ainsi une volonté de remise en cause des acquis.