C’est un projet collectif qui souhaite développer un accueil chez l’habitant. Il s’agit de citoyens avides de rencontres, prêts à faire partager leur ville, avec en tête la construction d’un réseau de chambres d’hôtes et de gîtes et l’idée d’un tourisme qui se rapproche des habitants, pas seulement pour la vente de nuitée mais aussi pour une découverte moins convenue de la ville. C’est aussi un développement économique, avec une contrepartie marchande contrôlée, qui entre dans l’économie solidaire et croise une volonté de développement du lien social, des valeurs d’accueil et de transmission d’un patrimoine vivant, complémentaire aux richesses historiques de notre cité. Rencontre avec Nathalie Féron, porteur de projet accompagné par l’Ardes.
Où en es-tu ?
Après douze mois, depuis la création du collectif, les rencontres avec les habitants sur le territoire et avec la coopérative d’Habitants de Marseille, Hôtel du Nord, l’idée de départ se précise. Nous pouvons envisager un démarrage avec une dizaine d’offres de site d’accueil, des perspectives au-delà de la ville et pourquoi pas penser à la nouvelle Normandie, à ce triangle, Caen-le Havre-Rouen.
D’où t’est venue cette idée ?
Tout simplement de mon quotidien. C’est à la fois le résultat de rencontres avec des touristes et des visiteurs en déplacement professionnel. Je les croise en sortant de chez moi, dans ma rue, au cœur du centre ancien de Caen. Au travers de divers questionnements, je me retrouve régulièrement à renseigner les uns et les autres. Ils sont en recherche de repères, parfois même de services, de conseils, d’échanges, de rencontres avec les habitants. Ce qui ressort, c’est cette notion de passage rapide dans la ville et le désir d’en entrevoir un peu plus que le carré touristique proposé. C’est une belle ville, mais il semble que rien ne retient le touriste pour longtemps. En visite dans un lieu nouveau, un endroit pour poser sa valise, c’est bien, mais ça ne suffit pas. Il y a aussi cette idée que derrière ce que l’on voit, ce que l’on visite, il y a plus à partager et à apprendre.
Dans mon travail, j’ai aussi pu noter ce lien particulier des habitants avec la ville et le désir d’être un peu plus que des habitants ou un décor. Alors devenir acteur d’une identité commune, développer du lien social, s’ouvrir aux autres, devenir des « hôtes » paraissent envisageables.
Je m’intéresse depuis longtemps à l’économie solidaire, réaliser un projet qui rejoint à la fois l’économique, l’humain et une construction participative me semble nécessaire. C’est ici que je vis, c’est donc ici que je l’entreprends, mais comme je voyage, je prends en compte ma propre expérience à l’étranger.
Quelle différence avec d’autres réseaux ?
Si on part vers une coopérative d’habitants, la différence est de taille. C’est un modèle économique à dimension humaine, avec une charte qui cadre les valeurs d’accueil, de respect, de valorisation et de développement. On dépasse le simple message marketing de certains réseaux existants.
L’accueil peut s’enrichir concrètement d’une dégustation, d’une animation, d’une découverte locale, d’une balade, d’un autre regard sur les quartiers peu explorés. Mais aussi d’une mise en relation plus ciblée et plus sensible entre les hôtes d’accueil et les visiteurs. Ce projet peut être complémentaire, voire plus adapté à certains publics que l’offre traditionnelle s’il prend en compte les affinités partagées. Il peut aussi révéler une dynamique culturelle et si on se réfère à la Convention de Faro, il apporte une contribution originale aux questions du vivre-ensemble, de la qualité et du cadre de vie dans lequel les citoyens veulent prospérer.
Si le projet vous intéresse pour devenir hôte, partager votre passion ou faire découvrir votre territoire,
contactez Fanny à l’Ardes.